Le Petit Prince

Pourquoi Le Petit Prince est-il une merveille littéraire ?

Le Petit Prince est un conte philosophique illustré et écrit par Antoine de Saint-Exupéry, grand aviateur français disparu un an après la publication de son livre. Traduit en plus de six cents langues et dialectes, Le Petit Prince est l’un des ouvrages les plus diffusés au monde, juste après la Bible.

Chaque détail compte dans cette œuvre : tout y est sujet à réflexion. C’est un de ces rares récits qui ne cessent de nous surprendre, quel que soit notre âge. C’est avant tout une œuvre qui s’interroge sur la place trop restreinte que l’adulte accorde à l’imagination. Mais elle explore aussi le thème du voyage sous toutes ses formes : le voyage aérien, bien sûr, mais aussi le voyage intellectuel et spirituel. Dans Le Petit Prince, la découverte est toujours synonyme de réflexion et d’élévation intérieure.

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Certaines images du conte résonnent profondément avec notre actualité. Les pousses de baobabs qui menacent la planète du Petit Prince peuvent être vues comme une métaphore des actes de haine tolérés dans nos sociétés : racisme, misogynie, homophobie… Si l’on ne prend pas le temps d’arracher ces mauvaises graines à temps, elles grandiront, prendront toute la place et il sera trop tard pour revenir en arrière.

La relation entre le Petit Prince et sa rose illustre qu’un véritable lien affectif nécessite de l’investissement, du travail, de la patience et un effort de compréhension.

Ce qui me touche particulièrement dans ce conte, c’est justement cette question du lien avec autrui. Sur chaque planète qu’il visite, le Petit Prince tente de créer un lien avec son habitant. Pourtant, chacun d’eux, très seul, est enfermé dans une obsession qui l’empêche de s’ouvrir aux autres.

Les illustrations sont d’ailleurs exceptionnelles : elles révèlent cette solitude en exagérant la petitesse des planètes, comme si elles n’étaient que le reflet intérieur de leurs habitants.

Le Petit Prince ne juge jamais ; il observe. Et s’il trouve les adultes ridicules, c’est parce qu’ils ne voient le monde qu’à travers un seul prisme, une seule obsession, perdant ainsi leur humanité.

Le lien, un besoin profondément humain

Cette réflexion sur le lien m’a beaucoup aidé en philosophie. J’ai compris que ce conte ne se contente pas de stimuler l’imagination, il nous interroge aussi sur ce qui fait notre humanité.

Deux passages m’ont particulièrement marqué. Le premier, c’est celui des roses que croise le Petit Prince. Il s’offusque qu’elles soient toutes semblables à sa rose, ce qui la rendrait quelconque. Mais vient ensuite la rencontre avec le renard, qui lui enseigne la leçon de l’apprivoisement.

Il comprend alors que sa rose est unique parce qu’il l’a apprivoisé. Il a tissé du lien. La rose est humanisée, tant physiquement que moralement de part sa vanité et la complexité de ses sentiments amoureux. En créant du lien avec elle, le Petit Prince l’a rendue humaine, contrairement ces autres roses.

Une solitude existentielle

La solitude est également une question essentielle dans ce récit puisqu’elle est source de souffrance. Le passage où le Petit Prince se retrouve au sommet d’une montagne est terrible. Il est arrivé au bout de son long voyage, toujours sans avoir trouvé ce qu’il cherche. Il appelle, espérant une réponse humaine, un contact humain, mais ne reçoit que l’écho de sa propre voix.

Cet écho, c’est le reflet de sa solitude extrême – une souffrance que l’on ressent intensément à la lecture de ce passage.

Le Petit Prince n’est pas un simple conte pour enfants. C’est une œuvre existentielle, une merveille littéraire et philosophique.

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